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  • Histoire religieuse

Ce bulletin est destiné aux membres de notre association. Sa parution est semestrielle. L'association " un pas vers les Tibétains " est orientée vers l'école Sakyapa, dont elle aide les ressortissants exilés.

Cette école du bouddhisme tibétain se développa au Tibet à partir du XIe siècle en s'appuyant sur l'enseignement du Sage indien Birwapa et son rayonnement, malgré quelques éclipses, se maintint jusqu'à l'invasion communiste et la destruction de l'un de ses monastères principaux, celui de Ngor Ewam Tcheuden dans le centre du Tibet.

Le Lama Ngor Phendé Rinpotché Djamyang Kunsang Tcheu Tchi Djiamtso assure en partie la transmission de cet enseignement en France depuis 30 ans.

Le monastère de Ngor, reconstruit en Inde du Nord, reçoit la visite de ce maître chaque année et il surveille l'évolution des conditions de vie des ressortissants. Les Tibétains continuant à fuir leur patrie y sont recueillis, nourris, soignés et parfois dirigés vers d'autres lieux, adaptés à la préparation de leur réinsertion.

Parallèlement, des familles exilées depuis plusieurs années, accablées par la pauvreté, confient leurs enfants au monastère, seul capable de les nourrir, les vêtir, et leur apprendre à lire et à écrire. Les écoles laïques sont encore très peu nombreuses. La tradition sociale et éducative des monastères est comparable à ce que nous avons connu en occident pendant plusieurs siècles. Le soutien matériel que nous apportons rejaillit donc sur un ensemble de Tibétains de tous âges. De nombreuses familles laïques sont ainsi soutenues pour l'éducation de leurs enfants.

Birwapa

 

Origine du monastère de Ngor


Le monastère de Ngor au Tibet avant l'invasion communiste de 1959

Le monastère a été fondé au Tibet aux alentours de 1429 par Ngor chen Kunga Zangpo. Ngorchen, naquit dans la lignée des Sakyas, poétiquement nommée lignée de la Claire Lumière Khön.

Ngorchen étudia au monastère de Sakya, doué d'une énergie puissante pour la pratique et d'une intelligence exceptionnelle, il devint expert dans les arts oratoires, les tantras et les autres domaines de la connaissance.

Au décès de son professeur particulier, il observa le fonctionnement du monastère de Sakya. Il constata que les règles monastiques se relâchaient,l'idée de la fondation d'un autre monastère lui parut la solution pour les restaurer.

Une prophétie lui indiqua le lieu de construction : une colline et une source tels que perçus dans son rêve devaient être présentes. Il envoya un messager à la recherche de ces deux indications, ce fut un échec.

Ngorchen partit avec son messager malchanceux et ajouta un troisième indice : une fleur jaune épanouie se trouverait près de la source, sur la colline. Ils explorèrent la région et trouvant la source, la colline et la fleur jaune, ils s' interrogèrent sur la véracité du site.

Une femme courbée sous le poids d'un fagot de bois attira leur attention, cette présence était considérée comme auspicieuse.Soudain, deux yacks s'approchèrent de la femme, ils s'ébrouèrent, remuant pattes et queues,et se mirent à grogner, selon leur mode de communication habituel, apportant ainsi un nouvel indice de bon augure. La décision de construction sur ce lieu était donc une certitude.

Sa dénomination ne posait aucun problème, le grognement des yacks avait été le premier son au milieu du silence. L'oreille humaine perçoit ce grognement comme : "ngor, ngor". Ainsi le lieu s' appela : Ngor.

Le rétablissement des règles fut achevé par Ngorchen et de nombreux autres monastères se créèrent dans le même esprit. Ngorchen fut le premier responsable de ce monastère Ngor Ewam Tcheuden dont la puissance spirituelle repose sur une lignée ininterrompue de Maîtres depuis 6 siècles. L'actuel détenteur étant pour la maison des Phendé : Ngor Ewam Phendé Rinpoché.

Rasé au Tibet, un peu reconstruit de nos jours sur le lieu de sa destruction, et en partie transféré en Inde du Nord à Manduwalla ce monastère a retenu notre attention et nous essayons d'en soutenir la survie.

 

La tradition Sakya

La tradition Ngor s'inscrit dans le vaste ensemble de la tradition Sakya dont l'origine remonterait à des êtres célestes. Le fondateur terrestre est (Khon Konchock Gyelpo 1034-1102) dont la lignée est ininterrompue jusqu'à nos jours.

Le fondement de la doctrine repose sur le yogi indien Birwapa, auquel s'ajoutent les enseignements reçus par Drogmi Shakya Yeshe lors de son séjour auprès de nombreux maîtres en Inde et rapportés par ses soins au Tibet (992-1074). Les principaux textes sont : le Kalachakra. Le sentier et son fruit.

La construction du monastère de Sakya se fit pendant la vie d'un des disciples principaux de Drogmi Shakya Yeshe : Khon Konchock Gyelpo. La province du Tsang au centre du Tibet fut choisie et la dénomination Sakya est équivalente à : monastère de la terre pâle. L'école philosophique qui s'y développa s'appela du nom du monastère Sakya : la tradition Sakya.

Nous retiendrons Sachen Kunga Nyinpo (1092-1158) fils du précédent maître qui doué de connaissances illimitées reçut outre les lignées de tantras de Birwapa celles du célèbre Arya Nagarjuna.

De grands maîtres se succèdent et nous nous arrêtons sur l'histoire du célèbre Sakya Pandita (1182-1251)

Il étudia la philosophie bouddhiste et non bouddhiste, la logique, le sanscrit, la poésie, l'astrologie, et l'art avec de nombreux maîtres indiens, népalais, cachemiriens, tibétains, il en obtint la parfaite connaissance. A l'âge de 27 ans, après sa rencontre avec le cachemirien Pandit Shakya Shribhadra, il prit les voeux de moine qu'il maintint sans aucune défaillance.

Ses oeuvres ont conservé jusqu'à nos jours une grande notoriètè.Citons : Le trésor de logique de la cognition valide; la discrimination des 3 voeux. Admirè par Godan khan (petit fils du célèbre Genghis Khan) il fut convié en Mongolie pour y donner des enseignements bouddhistes.

A sa mort, son neveu : Drogon Chogyal Phagpa, continua avec le successeur de godan khan : Kuublai Khan cette transmission du bouddhisme et il alla plus loin, inventant une écriture afin de permettre la transcription de la langue parlée en Mongolie.

Le début du pouvoir conjoint politique et spirituel de l'école Sakya sur le Tibet allait commencer et durer plus d'un siècle.

En remerciement de l'énorme travail de Phagpa, le Khan déclara le Bouddhisme religion d'état en Mongolie confié aux soins de son éminent protégé auquel il offrit le gouvernement des 3 provinces tibétaines qu'il avait conquis et qu'il restituait ainsi à cet homme d'une valeur prodigieuse : qui fut à la fois possesseur des pouvoirs administratifs et religieux sur le Tibet.

Les différentes maisons dynastiques apparaissent entre 1299 et 1327, grâce au plus âgé des petits fils du frère de Sakya Pandita. Au 15 ème siècle, une des maisons dynastiques :celle de Ducho se subdivise en 2 Palais dont celui de Dolma dirigé à ce jour par Sakya Trizin Ngawang Kunga Thecken Rinpoché et celui de Phuntsok dont SS Sakya Dachen Rinpoché est le chef.

Entre 1382 et 1457 est fondée la lignée Ngor comme nous l'avons précédemment évoqué.

Les principaux Enseignements

Le Lamdré est au coeur de l'enseignement de cette école. Le point de vue philosophique repose sur l'inséparabilité du Samsara et du Nirvana. L'esprit obscur induit l'état du Samsara et la liberté des obstructions de ce même esprit induit le Nirvana. La méditation doit permettre de réaliser l'inséparabilité de ces 2 aspects de l'esprit. Les universités monastiques sakyas étudient de nombreux textes dont 18 sont considérés comme majeurs.

 

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